En direct de la Convention des Entreprises pour le Climat (CEC) - Mai 2024
Les premières journées de la convention des entreprises pour le climat (CEC), en avril dernier, étaient consacrées à la prise de conscience du constat de l'impasse de notre mode de développement et des risques associés.
Si nous devions garder qu’une phrase, ce serait :
Gerard Pignault : « Actuellement c’est l’économie qui pilote le monde, dans le futur il faudrait que ce soit l’amour ». Une phrase prononcée par Jean-Pierre Goux mathématicien, entrepreneur et écrivain. Lors de sa conférence, il nous a exposé l’idée qu’il n’existe qu’UNE humanité, qui est un grand TOUT et qu’il est donc nécessaire que chaque identité de cette humanité agisse pour l’ensemble et en prenne soin comme une partie de soi.
Marie-Line Zanota : « Je le comprends avec la tête, mais là je le comprends avec le cœur » (tiré du film Une fois que tu sais) car il ne suffit pas de savoir qu’il est nécessaire et urgent de changer nos façons de produire, de consommer, de voyager pour passer à l’action. Il faut ressentir au fond de soi l’impact de nos actions sur l’ensemble du vivant. Si l’on ne change rien, l’ensemble du vivant de notre planète, nous compris, sera confronté à un désastre.
Nous avons assisté à plusieurs conférences, en voici quelques points essentiels avec quelques références pour aller plus loin :
- Il y a 10 000 ans la température moyenne sur terre était seulement 5°C plus basse que maintenant (environ 15°C actuellement). Le nord de l’Europe était sous plusieurs mètres de glace (3 km au-dessus de Stockholm !). Dans 100 ans, si l’on continue comme cela, la température sera 5°C au-dessus de la température actuelle. Beaucoup de régions seront devenues inhabitables. (conférence CEC d’Antoine Rabain)
- La biosphère (la partie de notre planète où la vie s’est développée) ne représente que 1/1010ème de la terre et l’humanité seulement 0.01% de la biosphère. Mais pourtant, il faudrait 9 planètes si tout le monde vivait comme la moyenne des Français et le 7 mai nous avions déjà consommé toutes les ressources que notre planète peut régénérer en une année.
- 7 des 9 limites planétaires sont déjà dépassées. La théorie du donuts proposée par Kate Raworth (sur le sujet TED conf) «est une boussole qui pointe vers un avenir qui pourrait satisfaire les besoins de chacun, tout en préservant le monde vivant dont nous dépendons tous. »
- L’empreinte eau d’un français est de 4900L/jour. Alors que l’eau douce accessible ne représente que 1% de l’eau présente sur terre, 70% des cultures irriguées sont pour le bétail et notre demande en eau ne cesse d’augmenter. En 120 ans la population mondiale a été multipliée par 4.7 et les prélèvements en eau ont été multipliés par 8. ( sur le sujet l’interview de l’hydrologue Emma Haziza podcast)
- La raréfaction des ressources minières entraîne l’extraction dans des zones à plus faibles concentrations. Cette extraction sera de plus en plus consommatrice d’énergie et destructrice de la biodiversité. (sur le sujet TED conf de Guillaume Pitron)
- Pour atteindre les objectifs des Accords de Paris, il ne sera pas possible de décarboner notre économie seulement en développant les énergies renouvelables et nucléaires. Il faut diminuer notre consommation (environ -40%).(Conférence CEC de Maxence Cordier)
- Les progrès des sciences analytiques sont tels qu’il est possible de quantifier de plus en plus de composés polluants. On en trouve partout. Il va falloir prioriser, et donc se donner des critères de choix.
La phrase d’António Guterres prononcée à la COP15 en 2022 résume bien tout cela « Avec notre appétit sans limite pour une croissance économique incontrôlée et inégale, l’humanité est devenue une arme d’extinction massive ».
Nous avons fini ces deux journées sur une note positive avec des ateliers qui nous ont permis d’échanger et d’acter ensemble, des actions sont déjà en cours, la nécessité de se réinventer, et le désir de construire une nouvelle économie.