Rencontre avec Nicolas Jeanniot, thésard en microélectronique à Montpellier

Mon parcours de formation

Je suis diplômé de CPE Lyon en Sciences du numérique, promo 2015.

Après mon baccalauréat, j’ai suivi le parcours préparatoire classique maths sup/spé puis j’ai intégré CPE Lyon. J’ai porté mon choix sur cette école pour la diversité des spécialisations proposées : dans les domaines du développement informatique, de la robotique ou encore dans la réalisation de systèmes embarqués. Lors de mon parcours ingénieur, je me suis découvert une passion pour la microélectronique.

Durant mon année de césure, j’ai intégré l’entreprise Analog Devices à Limerick, en Irlande, où j’ai essentiellement travaillé sur des applications des produits de la société impliquant le protocole de communication HART. Cette expérience m’a permis de comprendre que je m’épanouirais plus en faisant de la conception que de l’application, c’est-à-dire en créant un objet plutôt qu’en lui trouvant une application.

En année 5, j’ai suivi un master recherche en électronique et systèmes embarqués que CPE Lyon propose en collaboration avec l’Université Lyon 1, l’INSA Lyon et Centrale Lyon. Ce double diplôme m’a ouvert les portes du CEA LETI, à Grenoble, pour un stage où j’ai travaillé sur l’analyse des performances d’alimentations DC-DC en fonction de différents nœuds technologiques. Ce stage m’a permis d’avoir une expérience en conception et a renforcé ma volonté de poursuivre dans ce domaine.

Pour être un ingénieur en conception électronique, il y a trois voies possibles pour les nouveaux diplômés :

• La première est de trouver une entreprise qui accepte de former des néo-diplômés à la conception,
• La seconde est de rentrer dans une entreprise en tant qu’ingénieur application et par mutation interne, devenir concepteur électronique
• Et la dernière est de faire une thèse en conception électronique.

Ma thèse

Je suis actuellement doctorant en microélectronique au LIRMM : Laboratoire d’Informatique de Robotique et de Microélectronique de Montpellier. J’avais trouvé plusieurs sujets de thèses qui m’intéressaient durant mon stage au CEA, parmi lesquels un sujet qui correspondait à mon projet professionnel.

Pour contextualiser, notre société consomme de plus en plus d’appareils électroniques. Cette consommation entraine une hausse de la production d’électricité. Le besoin en électricité augmente plus rapidement que sa production, c’est pourquoi je travaille depuis novembre 2015 au sein du LIRMM sur une méthode pour inverser cette tendance et limiter la consommation énergétique des appareils électroniques.

Un des axes de recherche est de remplacer les éléments logiques par une logique dite adiabatique qui consommerait en théorie jusqu’à 100 fois moins d’énergie qu’une logique classique. L’inconvénient de ce type de logique est qu’elle nécessite une alimentation particulière.

Le sujet de ma thèse est donc de réaliser cette alimentation et d’estimer les performances énergétiques d’un circuit réalisé avec de la logique adiabatique.

J’ai choisi ce sujet car c’est de la conception en électronique analogique et plus particulièrement en gestion de puissance.

Je compte à la suite de cette thèse travailler en R&D dans le secteur de l’industrie, dans la gestion d’énergie et idéalement pour alimenter des processeurs.

Mon retour d’expérience

Je ne rencontre pas spécialement de difficultés au quotidien. Je travaille sur un sujet qui me plait. Pour l’instant, ma thèse se déroule comme planifiée. Une thèse, c’est un projet de 3 ans, vous devez être autonome, vous fixer des objectifs et les tenir.

Mon conseil serait de profiter de la possibilité du master recherche que CPE Lyon vous offre, il vous ouvre une vraie voie dans le milieu universitaire. Si vous voulez faire une thèse, choisissez bien votre sujet, vous allez travailler 3 ans dessus, qu’il vous plaise autant qu’il m’a plu.