Interview d'Ouriel et Maxime, fondateurs de la plate-forme d'apprentissage des langues Woltö
Ouriel Boiria et Maxime Brunengo, diplômés de l'école en sciences du numérique respectivement en 2015 et 2016, se sont lancés dans une aventure entrepreneuriale à la fin de leur formation. Diplôme d'ingénieur et Mastère spécialisé emlyon business school en poche, ils lancent aujourd'hui -avec Gauthier Gervat également diplômé de l'école- Woltö, un "réseau social des langues", avec l'objectif de "changer la manière dont sont enseignées les langues dans l’enseignement supérieur grâce au digital". CPE Lyon est le 1er partenaire à adopter la plate-forme pour ses enseignements d'anglais.
Aujourd’hui vous créez officiellement la société Woltö. Que représente cette étape ?
Le fait de créer la structure d’une manière officielle représente un engagement. C’est une réelle volonté d’avancer, et de porter ce projet le plus loin possible. Ça fait déjà un an qu’on travaille sur Woltö, et on s’est toujours promis de déclarer la société uniquement quand ça serait nécessaire, et pas avant. Maintenant, le partenariat conclu avec CPE Lyon, dont nous sommes très heureux, nous pousse à créer la structure, et c’est un signe que Woltö passe à la vitesse supérieure.
Comment est née l’idée ? Quelles ont été les grandes phases du projet ?
Ouriel Boiria : L’idée initiale a vu le jour en avril 2016, lors d’un start-up weekend autour du thème “Éducation”, d’ailleurs organisé à CPE Lyon. Nous avons tous les deux travaillé durant 54h d’affilée pour faire naître cette idée, et avons été récompensés du prix “emlyon business school”.
Sur le coup, nous avons été un peu étonnés, et nous avons été invités à participer un mois après à un hackaton organisé à l’emlyon business school. La thématique de l’enseignement des langues nous a toujours intéressés, car nous avons tous les deux été bercés par les langues depuis notre plus jeune âge. C’est à la fin de ce hackaton qu’on a décidé de se lancer à plein régime sur cette idée, pour changer la manière dont sont enseignées les langues dans l’enseignement supérieur grâce au digital.
Maxime Brunengo : On partait déjà avec un avantage : grâce à notre formation à CPE Lyon, on avait déjà acquis les compétences techniques en développement web et analyse de données pour couvrir cette partie. On a ensuite complété notre formation en intégrant un mastère spécialisé (MS) à emlyon business school pour obtenir les compétences en business, finance et stratégie qui nous manquaient. Après ce MS, on a obtenu des locaux au sein de l’incubateur de l’emlyon, et aujourd’hui, on crée Woltö, en partenariat avec CPE Lyon.
A quel besoin/constat répond la plateforme ?
Woltö est née d’un constat simple : aujourd’hui, les jeunes s’améliorent davantage en langues en regardant des séries, en lisant la presse étrangère que lors des cours de langue suivis tout au long de leur scolarité. Même s’ils ont conscience de l’importance des langues, notamment de l’anglais, pour leur vie professionnelle, très peu s’investissent suffisamment durant les cours.
Chez Woltö, on a pour vocation de transformer l’enseignement des langues en ré-instaurant la communication entre les enseignants et les étudiants, grâce à une nouvelle méthode d’apprentissage : mettre au coeur du moteur pédagogique les intérêts et goûts des étudiants.
Quelle est votre fonction au sein de la société ?
OB : On a tous les deux des rôles bien distincts au sein de la société, vers lesquels on a tendu naturellement, pour des raisons de compétences mais surtout de caractère.
MB : De nous deux, je pense être celui qui a le plus la fibre créative, donc je me charge de tout ce qui est communication et design. Mon côté matheux me fait aimer le côté finances et algorithme de la plateforme.
OB : Et moi, je m’occupe des aspects business, commerciaux, management et développement web de la plateforme. Pour l’aspect stratégie, c’est une vision que l’on partage ensemble, et donc ce rôle est géré en binôme.
Que retirez-vous de votre expérience entrepreneuriale ?
OB : Difficile à dire, car ce n’est que le début. Mais pour le moment, je pense pouvoir dire que j’ai appris plus que je n’aurais imaginé en quelques mois, que ce soit en compétences, ou d’un point de vue humain. A titre personnel, j’ai beaucoup évolué, et même si mon caractère reste le même, je pense avoir énormément gagné en maturité professionnelle.
MB : C’est vrai que notre expérience entrepreneuriale est assez courte. Pour ma part, j’ai appris que pour avoir quelque chose, il fallait demander et ne pas avoir peur de se prendre un refus. On a toujours l’impression de déranger mais au final, si on se positionne bien, on sera très souvent bien reçu. Je suis d’accord avec Ouriel, l’entrepreneuriat, c’est un gain exceptionnel en maturité professionnelle.
Pouvez-vous nous rappeler votre parcours de formation ?
OB : Nous avons tous les deux un parcours identique, et c’est d’ailleurs durant nos études que nous nous sommes rencontrés. Nous avons commencé par les Classes préparatoires CPE Lyon après le BAC pour ensuite rejoindre CPE Lyon dans la filière Sciences du Numérique. Maxime s’est spécialisé dans le traitement d’image et moi le développement informatique. À la sortie de CPE Lyon, nous avons décidé de faire le master spécialisé Entreprendre à l’emlyon business school, pour obtenir des compétences en business.
Vos prochaines étapes ?
La prochaine étape pour Woltö est maintenant de consolider son offre, en prouvant par les chiffres que notre solution répond à ses promesses.
Lorsque nous aurons validé cette étape, le prochain challenge sera de faire entrer Woltö sur le marché de l’EdTech, puis de faire croître notre société pour devenir les leaders de l’enseignement des langues digitalisé dans les trois années à venir.
Sur le long terme, nous voulons pouvoir permettre à toute personne souhaitant s’améliorer ou apprendre une langue, d’avoir les bons outils pour le faire.